Saint-Paul-la-Roche,
l’église Saint-Pierre et Saint-Paul
La petite cité de Saint-Paul-La-Roche s’est développée dans le sillage d’une ancienne commanderie des Templiers, passée à la dissolution de cet ordre, en 1312, sous la gouverne des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui s’y maintinrent jusqu’en 1793. La commanderie fut incendiée par les calvinistes lors des guerres de religion. Les biens épargnés furent vendus à la Révolution. De cette époque il ne subsistait guère qu’une ancienne maison templière, à la sortie du bourg.
L’église fut placée sous le patronage de Saint-Pierre et Saint-Paul apôtres.
Sous l’Ancien Régime, elle appartenait au chapitre des moines de Saint-Jean-de-Cole, qui disposait du bénéfice de la cure, classée dans l’archiprêtré de Thiviers.
Au XIXe siècle, comme beaucoup, sous l’effet de la croissance de la population, elle était devenue trop petite : pour une superficie de 141 m2, on calcula que l’on pouvait accueillir au mieux 564 personnes, or la population était de 1680, dont 800 environ « entendaient la messe ». De plus elle était en très mauvais état.
- Eymeri, l’instituteur d’alors, expliqua que le meilleur moyen de l’agrandir était de supprimer la partie occidentale depuis le clocher et de l’allonger au Levant, dans le jardin du presbytère, et de créer deux vastes chapelles latérales. Elle se déploierait alors classiquement en forme de croix latine. Il fit aussi remarquer que la partie à supprimer était la moins solide et aurait eu besoin de toute façon, d’une restauration coûteuse pour être conservée.
On décida que la partie augmentée serait voûtée en briques, comme la partie conservée est en pierre, de manière à produire le même effet à l’intérieur.
Le clocher se trouverait au fond de l’église et les deux petites chapelles existantes serait, l’une dédiée aux fonds baptismaux, l’autre au dépôt des chaises de la fabrique. La superficie serait portée à 290 m2 et contiendrait jusqu’à 920 paroissiens.
Le 15 avril 1858, fut lancée une souscription, et le projet approuvé par le préfet la même année. Le marché fut adjugée le 9 janvier 1859 à Jean Lassagnas, charpentier à Saint-Paul.
Mais, bientôt, dans la nuit du 28 août, la partie voûtée en pierre s’écroula, engendrant un surcoût non négligeable.
En attendant les travaux, la pratique du culte fut fort sommaire : les messes furent célébrées dans une chambre où ne pouvaient accéder que 10% des fidèles, les autres stationnaient en plein air, exposés aux intempéries de l’hiver.
Ces travaux à peine achevés, en 1865 il fallut enchaîner avec le clocher qui, à son tour, menaçait ruine. Il était jugé trop bas et sa charpente, fragile. On dut le démolir jusqu’au niveau de la voûte, puis on éleva une construction de 5,5 mètres, surmontée d’une flèche en bois de charpente de 12 mètres de haut, couverte en ardoise. Une croix de fer vint couronner le tout.
La restauration d’une ampleur incontestable avait été menée à bien. Depuis cette époque, on notera qu’en 1924, le nouveau clocher fut foudroyé, causant d’importants dégâts.
Intérieur
La lumière naturelle pénètre à l’intérieur grâce à 6 croisées dotées de vitraux, parmi lesquels : Saint-Martin et Saint-Pierre, le baptême de Notre-Seigneur. Une place à part est faite aux deux autres. La première est le Sacré-Cœur de Marie, la seconde, le Sacré-Cœur de Jésus. Comme maintenant la plupart des églises de notre diocèse, l’intérieur a fait l’objet d’une restauration récente, sobre et de bon goût. Ses deux chapelles latérales sont dédiées, celle de droite à Saint-Joseph, celle de gauche à Notre-Dame. La statuaire est de style sulpicien et a aussi fait l’objet d’une restauration. Le mobilier intérieur date de la même époque, à l’exception d’une vieille statue de Notre-Dame assise et couronnée.
Terminons cette note en adressant nos remerciements à Clive et Stella WOOD qui veillent quotidiennement à l’ouverture de l’église et y font pénétrer le soleil chaque fois qu’il point, rendant plus chaleureux ces murs dont l’épaisseur reste impressionnante.